Qui sont les tutrices et les tuteurs ?
La TÉLUQ est une composante du réseau de l’Université du Québec qui offre des programmes universitaires entièrement à distance. Les professeur-es développent les cours en ligne, aidés par un important service technopédagogique. Une fois le matériel de cours rendu disponible, ce sont les tutrices et tuteurs qui font l’enseignement comme tel, et ce depuis 40 ans, pour 90 % des étudiant-es au 1er cycle, par un encadrement à distance individualisé. Les deux cents personnes tutrices ont développé des expertises particulières pour accompagner des étudiant-es, en grande partie de 1re génération, qui concilient travail/famille/études, et ce entièrement à distance.
La privatisation de l’éducation
La TÉLUQ a entrepris une restructuration qui provoque déjà la mise à pied de plusieurs tutrices et tuteurs. La majorité des tâches jusqu’ici effectuées par eux sont ou seront transférées à deux nouveaux groupes d’enseignants. D’une part, des enseignants non syndiqués d’un établissement sous-traitant privé, une première dans le milieu de l’enseignement supérieur ! D’autre part, de nouvelles personnes contractuelles embauchées à l’interne, qui offrent trois fois moins de temps d’encadrement par étudiant-e que les personnes tutrices. Les étudiant-es payeront pourtant les mêmes frais de scolarité pour ces services !
La direction de la TÉLUQ semble mettre de côté à la fois la qualité de l’enseignement supérieur et les normes minimales de respect de ses employé-es au nom de l’impératif de compétition sur le marché de l’enseignement universitaire. La lutte que mènent les tutrices et les tuteurs est une lutte contre un virage vers la sous-traitance de l’enseignement, la précarisation et la désyndicalisation des emplois ainsi que la diminution des services aux étudiant-es.
Une tentative de museler les tutrices et les tuteurs
La TÉLUQ prend la voie de l’intimidation juridique plutôt que de la négociation. Le syndicat qui représente les personnes tutrices a reçu trois mises en demeure depuis deux mois ainsi qu’une poursuite de 80 000 $. Cette poursuite nous reproche en outre d’utiliser les termes « enseignants » et « mises à pied » pour décrire notre lutte aux médias.
Un appel à la communauté
Les tutrices et les tuteurs sont désormais à l’étape de faire savoir à la population ainsi qu’à la communauté universitaire et collégiale, au réseau de l’UQ et à la ministre de l’Enseignement supérieur, les dérives appréhendées de cette perte d’expertise en formation à distance et de qualité du service aux étudiant-es, notamment dans le contexte de la mise en place du eCampus.
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