SOUS-TRAITANCE DE L’ENSEIGNEMENT À L’UNIVERSITÉ TÉLUQ – La ministre Hélène David doit intervenir

Des manifestantes et manifestants réunis ce midi devant les bureaux de la rue Fullum du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche demandent à la ministre Hélène David d’intervenir auprès de l’Université TÉLUQ pour contrer la restructuration entreprise par la direction de l’établissement. Les manifestant-es s’opposent au transfert de l’encadrement d’une portion importante des étudiantes et des étudiants à une entreprise privée, l’Institut MATCI, et à des professeur-es sous contrat et à statut précaire. Dans les prochains mois, de l’aveu même des représentants de l’établissement d’enseignement, c’est presque la totalité des étudiantes et des étudiants qui n’auront plus accès à l’expertise des tuteurs et des tutrices actuellement à l’emploi.

« À la table de négociation, la TÉLUQ nous a offert de conserver à peine 7000 assignations ce qui représente, selon nos calculs, 13.5 % de l’encadrement des étudiantes et des étudiants, et cela, pour un an seulement. Si la ministre n’intervient pas, c’est la fin d’un modèle d’encadrement qui a pourtant fait ses preuves depuis 1972. Et le nouveau modèle mis de l’avant aura des impacts négatifs sur l’encadrement des étudiants, qui s’en trouve réduit sur le plan de la durée. Le contact pédagogique est pourtant primordial en formation à distance, ce en quoi les tuteurs et tutrices ont développé une expertise particulière », s’inquiète Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU). « Des dizaines d’enseignantes et d’enseignants d’expérience vont perdre leur emploi », ajoute-t-elle.

Pour le syndicat, la direction de l’Université TÉLUQ semble mettre de côté les normes minimales de respect de ses employé-es au nom de l’impératif de compétition sur le marché de l’enseignement universitaire.

« La manifestation se veut un signal d’opposition au virage vers la sous-traitance de l’enseignement supérieur, la précarisation et la désyndicalisation des emplois. L’Université TÉLUQ pave la voie à la privatisation de l’enseignement au sein du réseau de l’Université du Québec. C’est une triste première à la veille du 50e anniversaire de la création du réseau », note Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

Des questions sans réponse

Les questions au Conseil d’administration (CA) de la TÉLUQ, notamment sur le contrôle de la qualité effectué par le personnel de l’Institut MATCI, sont restées sans réponse. Une administratrice et un observateur au CA ont transmis une lettre à tous les autres administrateurs, le 16 février dernier, pour dénoncer le fait que l’entente entre la TÉLUQ et le MATCI reste secrète, et n’aurait jamais été approuvée par le CA. La réaction de la direction a été d’exclure certains membres « irritants » du conseil d’administration de la réunion où le sujet serait discuté. La direction de la TÉLUQ, une composante du réseau public de l’Université du Québec, joue au chat et à la souris pour préserver l’encadrement des étudiantes et des étudiants par un partenaire privé et refuse de s’expliquer.

Des discussions politiques refusées

Afin de dénouer l’impasse, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a demandé une rencontre avec la direction de l’Université TÉLUQ. Pour Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN, la priorité était et demeure la préservation des emplois et la qualité de l’encadrement et des diplômes de cette institution québécoise. « Nous souhaitions discuter avec eux, mais ils ont refusé que la présidente du syndicat assiste à la rencontre. Nous ne pouvions pas accepter l’exclusion de la représentante des tuteurs et des tutrices. La rencontre n’a donc jamais pu avoir lieu. »

Pour sa part, la ministre Hélène David n’a toujours pas répondu aux demandes de la FNEEQ pour discuter notamment du modèle de développement de l’Université TÉLUQ et de sa place au sein du eCampus. « Avec la tangente choisie par l’Université, les implications probables sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Québec ont de quoi inquiéter. Le silence de la ministre est préoccupant », conclut Jean Murdock.

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