Exiger le respect de nos droits – 26 septembre 2020

Le SCCCUM constate que, dans certaines unités, on exerce sur les personnes chargées de cours des pressions indues afin de les pousser à renoncer à une part de leur autonomie professionnelle ou à agir à l’encontre des ententes entre l’Université et le Syndicat. Cela est inacceptable, et nous en avons saisi la direction. Voici quelques explications et recommandations pour faire respecter vos droits.

Charge de travail

Il est notoire que nos membres ont dû effectuer beaucoup de travail supplémentaire pour pouvoir adapter les activités d’enseignement au mode non présentiel, comme l’avait exigé l’Université. Puisque la direction refuse toujours de négocier une entente avec le SCCCUM à ce sujet et de verser à nos membres une rémunération supplétive, nous estimons que rien n’oblige une personne chargée de cours, durant le présent trimestre ou lors d’un autre se déroulant dans les mêmes conditions, à effectuer plus de travail qu’il n’est habituellement prévu au contrat pour une charge de cours ou à effectuer des tâches qui ne sont pas prévues à son contrat, que ce soit pour de la formation, de l’adaptation de contenu, de l’adaptation technologique, de la prestation, de l’évaluation ou de l’encadrement.

Adaptation technologique

Nous avons à plusieurs reprises souligné à la direction que tous et toutes ne possédaient pas l’équipement ou la connectivité nécessaires pour donner des cours en mode non présentiel. En ce sens, nous avons demandé pour certains, outre du soutien, de l’aide financière. De toutes les réponses reçues à ce sujet, celle-ci est très révélatrice du peu de considération de l’Université pour les personnes chargées de cours : «Tous les ordinateurs ont été prêtés aux étudiants ». Et alors même que les personnes chargées de cours, parce qu’elles sont des contractuelles, subissent une iniquité flagrante, l’Université prétend ne pouvoir les aider « parce que ce serait inéquitable envers les autres employés ». C’est le monde à l’envers!

L’Université ne vous propose aucune solution, elle vous abandonne aux difficultés qui découlent directement de ses décisions. Comme s’il était normal qu’un ou une chargé-e de cours, pour donner des cours offerts par l’Université et selon les exigences de celle-ci, assume le coût d’une caméra ou des frais d’internet supplémentaires!

Soulignons que malgré la mise en place d’un nouveau programme gouvernemental de déduction fiscale offert aux employeurs pour le remboursement des frais technologiques liés au télétravail, l’Université refuse toujours de verser le moindre sou aux chargées et chargés de cours.

Le SCCCUM vous invite à présenter vos demandes de soutien technologique et/ou financier à votre département. Si celui-ci refuse, il devra gérer les difficultés conséquentes à ce refus; n’hésitez pas à dire à vos étudiants que les problèmes encourus sont occasionnés par l’absence de soutien de l’Université. Si vous avez déjà engagé des dépenses à des fins d’équipement ou de service technologique pour pouvoir donner vos cours, nous vous suggérons de transmettre vos factures à votre département. N’oubliez pas de conserver copie de vos factures.

Soutien technologique aux étudiants

Il importe que vous rappeliez à vos étudiants, lorsque c’est nécessaire, que les problèmes engendrés par l’usage des technologies, comme les ennuis de connectivité, ne sont pas de notre ressort. Nous n’avons pas à consacrer des heures au soutien des étudiants qui ont des difficultés techniques.

Si des étudiants sollicitent votre soutien technique, n’hésitez pas à les référer au département. Si vous le jugez nécessaire, clarifiez dès que possible les limites de vos responsabilités avec vos étudiants.

Conception de cours en mode non présentiel

Certains directeurs et responsables de programme font des tentatives insidieuses pour que les cours transformés en mode non présentiel soient si fignolés qu’ils pourraient être présentés à nouveau au cours des prochaines années. Ces cours seraient ainsi assimilés aux véritables cours à distance (dans toute l’acception du terme), ce qui non seulement est inacceptable, mais qui contredit les assurances que nous a données l’Université. Et une telle chose se produit juste après que l’Université a unilatéralement mis fin à la lettre d’entente 44, qui encadrait la création de cours à distance. L’objectif de l’Université paraît être de se donner toute la marge de manœuvre lui permettant de créer des cours à distance à grande échelle et à ses propres conditions, c’est-à-dire sans considération pour vous.

Nous vous recommandons de résister à ces tentatives par tous les moyens raisonnables. Car les cours adaptés au mode non présentiel ne peuvent être pérennisés.

Désengagement de certains départements

Plusieurs d’entre vous, ayant sollicité le soutien de leur département, ont plutôt reçu une douche froide : « On ne peut rien faire » ou « Arrangez-vous ». L’absence d’engagement de certains départements est inacceptable. Elle nie le rôle de soutien que doit assumer la direction d’un département.

Si cela vous arrive, contactez sans délai le Syndicat, qui verra à exercer les pressions nécessaires auprès de la direction.

Offres de formation

L’Université a pris la fâcheuse habitude d’imposer ou de suggérer fortement de la formation aux chargées et chargés de cours. Quoique nous reconnaissions le bien-fondé de plusieurs d’entre elles, il est inconcevable que celles et ceux qui la suivent ne soient pas rémunérés pour le temps qu’ils y consacrent. La loi sur les normes du travail prévoit à l’article 57 :

Un salarié est réputé au travail dans les cas suivants: (…) durant toute période d’essai ou de formation exigée par l’employeur.

À notre avis, l’Université a enfreint la Loi lorsqu’elle a imposé une formation sur la politique contre les violences à caractère sexuel. Et elle continue de le faire dans le cas présent, mais de façon plus subtile, en exerçant des pressions continues auprès des chargées et chargés de cours pour qu’ils suivent sans rémunération diverses formations offertes par le CPU.

Ces formations ne sont aucunement obligatoires, malgré l’insistance de l’Université à nous convaincre de les suivre. Nous vous recommandons de résister à toute pression abusive et, le cas échéant, à nous prévenir rapidement.

Enregistrement des cours

Alors qu’elle refuse de traiter équitablement les chargées et chargés de cours, l’Université a, de l’aveu même du recteur, dépensé des millions de dollars pour doter des salles d’équipement d’enregistrement. Plusieurs de nos membres ont subi des pressions de leur département et/ou de leurs étudiants pour qu’ils enregistrent leurs cours.

Nous vous rappelons que vous êtes libre d’enregistrer ou non un cours. N’acceptez aucune pression indue en ce sens et, le cas échéant, prévenez-nous rapidement.

Votre équipe syndicale