Le 30 novembre dernier, la Coalition des associations et des syndicats de l’Université de Montréal (CASUM) a organisé plusieurs rassemblements sur le campus de l’Université pour protester contre les compressions budgétaires, qui sont estimées à quelques 737 millions de dollars depuis 2012 (soit – 5%), alors que parallèlement, le nombre d’étudiants a augmenté de 10%.
Une soixantaine de personnes se sont retrouvées sur le lieu principal place Laurentienne entre entre 10h et 10h30; les représentants des personnels de soutien et de la recherche, des professeurs et des chargés de cours, et des étudiants, ont pris la parole pour témoigner des conséquences directes des compressions sur la qualité de l’enseignement : réduction du nombre de cours et de l’offre, des moyens des bibliothèques en livres et abonnements, de la recherche, notamment – sans compter les répercussions sur la charge de travail qui s’intensifie et augmente les cas de stress et maladies professionnelles. Un rassemblement avec la participation chaleureuse des étudiants s’est déroulée le soir à 20h15 à la Faculté d’éducation permanente (FEP, voir la page facebook du SCCCUM).
Une pause observée dans toutes les universités du Québec
L’initiative a été retranscrite dans Le Devoir du 30 novembre ainsi que dans La Presse et dans plusieurs autres journaux régionaux car cette action s’est déroulée au même moment dans toutes les universités québécoises et a rassemblé des centaines de participants. Baptisée Pause université en santé, elle est le fruit d’une initiative unitaire de la Table des partenaires universitaires, rassemblant des fédérations provinciales d’associations étudiantes, de personnel de soutien, de la recherche et des enseignants (Communiqué).
D’autres initiatives prévues à partir de février 2016
La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN, dont est membre le SCCCUM) a joué un rôle important, compte tenu de sa volonté de construire de larges alliances dans la communauté universitaire contre l’austérité – la FNEEQ est d’autant mieux placée à ce titre qu’elle a aussi comme adhérents les syndicats de professeurs de l’UQAM et de l’UQO. Parallèlelement, pour favoriser les dialogues avec les associations étudiantes, en particulier avec l’ASSÉ, la FNEEQ a cherché à raffermir les liens avec ces associations étudiantes et suit attentivement leur recomposition (qui s’est notamment concrétisée par la création de deux nouvelles associations à partir de l’éclatement de la FEUQ suite au départ de plusieurs associations universitaires, dont la FAECUM). Car les étudiants sont finalement « les premiers touchés par la (diminution potentielle ou réelle de la) qualité et l’accessibilité des cours » pour reprendre l’argumentaire développé dès l’an dernier par les chargés de cours de l’UdeM et par le SCCCUM, pour contrer les coupes de cours à la Faculté des Arts et des Sciences : la diversité des cours et donc le cheminement des étudiants sont atteints.
Au Québec, plus d’une trentaine de syndicats et d’associations étudiantes ont répondu à cet appel de la Table des partenaires universitaires pour organiser la Pause université en santé le 30 novembre dernier. D’autres initiatives devraient suivre en février. Il est clair que l’annonce de François Blais, ministre de l’Éducation, de réinvestir 80 millions dans l’éducation en 2016 parait insuffisante, non seulement pour les universités mais aussi pour les cégeps et les écoles primaires et secondaires, qui connaissent une forte mobilisation des personnels enseignants et de soutien ainsi que des parents d’élèves qui ont formé des chaînes humaines de plus en plus nombreuses au Québec chaque début de mois pour s’insurger contre la remise en cause du modèle québécois de l’enseignement qui est fondé sur le large accès à une éducation de qualité.