Nous avons été étonnés de constater que la Fédération des associations étudiantes de l’Université de Montréal (FAECUM) affichait sur son site un document dans lequel on laisse entendre que la rétroaction en cours de session est généralement prise en charge par l’association étudiante locale. Il s’agit évidemment d’une erreur, puisque la rétroaction est une prérogative des personnes enseignantes. Seules celles-ci peuvent en prendre l’initiative. Soit dit en passant, on indique aussi dans ce document que les personnes enseignantes n’ont pas accès aux commentaires des étudiants-es, alors qu’elles peuvent à présent en prendre connaissance.
Cela étant rectifié, il me semble que l’occasion est belle de nous rappeler plus précisément ce qu’est la rétroaction et quels sont nos droits en la matière.
Le choix de tenir une rétroaction (souvent appelée « évaluation formative ») en cours de trimestre revient entièrement à l’enseignant-e. Le choix des méthodes pédagogiques faisant partie intégrante des fonctions des enseignants-es, il va de soi qu’une telle démarche, pour être fructueuse, ne doit avoir lieu que si la personne enseignante la juge utile et appropriée.
Rappelons que cette activité n’est pas obligatoire. Elle a pour unique but d’aider la personne enseignante à bonifier sa prestation. Elle doit demeurer informelle et adopter des modalités souples (par exemple, elle peut se faire oralement ou par écrit, et porter sur des objets généraux ou restreints).
Bien que chacun-e le fasse à sa manière, plusieurs chargés-es de cours utilisent pour ce faire un moment choisi du trimestre, environ à la mi-session. D’autres préfèrent l’intégrer en continu dans le cours. Mais quelle que soit la méthode utilisée par l’enseignant-e, l’essentiel est que cette démarche doit favoriser un véritable échange entre l’enseignant-e et les étudiants-es inscrits-es à son cours, dans un climat serein et constructif.
Cette démarche ne saurait donc être menée par l’association étudiante. Il est nécessaire que tous les choix relatifs à cette activité appartiennent à l’enseignant-e.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur cette démarche, visitez le site du centre de pédagogie universitaire : cpu.umontreal.ca.
Ne pas confondre avec l’appréciation étudiante de fin de session
Il faut distinguer la rétroaction en cours de session dont nous venons de parler de l’appréciation étudiante de fin de session, cette dernière étant la seule démarche incluant les étudiants-es à laquelle la personne chargée de cours doit se soumettre en vertu du Règlement des études de premier cycle.
Par ailleurs, la démarche d’appréciation étudiante, qui devrait avoir pour seuls objectifs « l’amélioration de la qualité de l’enseignement et le soutien des chargées ou chargés de cours dans leurs fonctions » (op.cit.), est de plus en plus contestée par les enseignants-es universitaires, à cause de son utilisation à des fins disciplinaires ou probatoires qui contreviennent à l’esprit et à la lettre de leur convention collective (voir un article d’Affaires universitaires). Nous-mêmes, nous nous attristons de devoir encore intervenir pour contrer de telles situations à l’Université de Montréal.
Si jamais une appréciation étudiante de la prestation d’enseignement est retenue contre vous à des fins disciplinaires ou probatoires, vous pouvez nous contacter à [email protected] ou au 514 343-7766.
Salutations solidaires,
Pierre G. Verge
Président du SCCCUM