À la suite de l’annonce, faite par le gouvernement du Québec et reprise par l’Université, d’un « retour progressif » à des activités d’enseignement sur les campus, nos membres s’interrogent sur ce que cela signifie exactement pour elles et eux. Et s’indignent peut-être qu’après qu’on les a forcés à s’adapter au mode non présentiel, on suggère qu’elles et ils fassent à nouveau demi-tour en plein trimestre.
Le Gouvernement veut protéger la santé mentale des étudiant(e)s.
Qu’en est-il de la nôtre?
La volonté du Gouvernement de relancer des activités présentielles en plein trimestre ne tient pas compte de la réalité complexe de l’enseignement supérieur; pas plus que de l’absence d’un très grand nombre d’étudiant(e)s qui, étant donnée la situation sanitaire, sont rentré(e)s dans leur région ou dans leur pays. Quant à l’Université, n’aurait-elle pas dû parler aux syndicats d’enseignant(e)s avant de décider quoi que ce soit?
Tout cela étant constaté, restons pratiques et penchons-nous sur ce que nous annonce l’Université. Que nous indique-t-elle dans son communiqué du 8 février sur ce déconfinement partiel? De façon réaliste, que celui-ci se fera sur une base volontaire. Citons ce communiqué :
« La présence sur le campus se fera sur une base volontaire, aussi bien pour le personnel enseignant que pour la communauté étudiante. »
«… les membres du personnel enseignant seront invités à renouer,
sur une base volontaire, avec la formule des cours multimodaux…»
Volontaire, c’est volontaire
Vous avez donc le choix de continuer de donner vos cours comme vous le faites depuis le début du trimestre, ou de modifier votre façon de faire dans la mesure où vous le jugez approprié, utile et humainement réalisable.
Voici les principaux éléments de la position du SCCCUM sur l’ensemble de cette question :
- Pour les personnes chargées de cours, tout changement aux activités, modes et conditions d’enseignement se fait sur une base volontaire; toute modification non volontaire à un contrat donné serait considérée par le Syndicat comme une dérogation à ce contrat.
- Tout éventuel changement aux activités, modes et conditions d’enseignement choisi et effectué par une personne chargée de cours doit pouvoir se faire sans surcharge de travail.
- Les activités d’enseignement doivent continuer de se faire dans le respect de la propriété intellectuelle, de la liberté d’enseignement et de l’autonomie professionnelle.
- Les personnes chargées de cours n’ont pas l’obligation d’enregistrer leurs cours ou de les diffuser en mode synchrone ou asynchrone.
- Dans la reprise partielle des activités présentielles au présent trimestre, l’Université doit respecter la santé physique et psychologique des personnes chargées de cours, de même que la conciliation vie personnelle/vie professionnelle.
- L’organisation en catastrophe d’activités d’enseignement en mode comodal est inappropriée, au premier chef pour des raisons pédagogiques : enseigner simultanément à un groupe en classe et à un autre en ligne entraîne d’importantes difficultés pédagogiques et techniques, surtout si on le fait sans réduire nettement la taille du groupe-cours (une mesure qu’aurait dû adopter l’Université dès le début de la pandémie).
- S’il doit y avoir une reprise des activités d’enseignement en mode présentiel, les personnes chargées de cours doivent le savoir suffisamment à l’avance. Alors même que l’affichage pour le trimestre d’été tire à sa fin, les personnes chargées de cours ont le droit d’être renseignées tout de suite sur le mode d’enseignement prévu pour les cours qu’elles postulent.
En cas de difficulté ou pour tout autre renseignement, n’hésitez pas à nous contacter :