Témoignages de personnes chargées de cours
Dans le contexte actuel, les personnes chargées de cours subissent autant qu’elles pratiquent l’enseignement en mode non présentiel. Leurs conditions d’exercice deviennent parfois exaspérantes, sinon absurdes. Certaines nous ont écrit pour nous donner des exemples de problèmes vécus au cours des derniers trimestres :
Réglages à n’en plus finir. « Certaines démarches numériques exigent des heures de travail et drainent notre énergie. Par exemple, un étudiant en situation de handicap a le droit à 33 % d’heures supplémentaires, et je dois trouver comment paramétrer ça dans StudiUM. Et voilà ma matinée de travail écoulée! »
Frais pour des logiciels non disponibles. « J’ai un très bon document en format PDF, mais je ne dispose pas d’Adobe Acrobat Pro. Je ne peux donc pas le modifier pour répondre aux besoins précis de mes étudiants et étudiantes. Je me rends sur le site d’Adobe, me disant que ça ne doit pas être très cher! Ah, si, tout de même! C’est 15 $ par mois, et il faut prendre un abonnement annuel. »
Matériel informatique obsolète ou non adéquat. « Pour que mon enseignement non présentiel soit d’une qualité technique acceptable, je souhaite avoir une bonne caméra et un casque-micro. Quant à mon ordinateur, il n’est pas du dernier cri. Je demande donc l’aide de mon département. Réponse : ‘’Dommage, les appareils des TI sont tous prêtés à des étudiants.’’ Même si je décide de m’équiper à mes frais, la situation est tellement ahurissante dans les magasins, que je devrai attendre un mois la livraison. »
Changement d’horaire ou de mode d’enseignement. « On peut se désister d’un cours qui change d’horaire, et alors recevoir un dédommagement de 12 % (de charge de cours). Mais qu’en est-il d’un cours que j’ai accepté parce qu’il était censé être en présentiel et qui devient soudainement un cours non présentiel? »
Chevauchement des sessions et des tâches. « Comment tout à la fois accélérer la correction (l’Université a devancé de neuf jours la date de remise des notes du trimestre d’automne afin de ne pas retarder la remise des bulletins), planifier le trimestre d’été dans les nouvelles circonstances de l’enseignement en non-présentiel et concilier le travail et la famille? »
Travail qui s’éternise, rémunération qui ne suit pas. « Mon cours est terminé et je crois avoir bouclé la boucle. Mais plusieurs étudiants et étudiantes ont obtenu des accommodements. Initiative louable, certes, mais qui va payer mon travail supplémentaire? »
Examen dans StudiUM. «J’enseigne en mode non présentiel depuis maintenant trois semaines, et ce n’est pas facile, pour moi comme pour mes étudiants et étudiantes, et ce, malgré les aménagements que mon département m’a demandé de mettre en oeuvre pour terminer au mieux la session. J’annonce que l’examen final pourra être fait dans StudiUM et que chacun aura droit à ses notes de cours. Mais beaucoup sont stressés par cette dernière évaluation finale qui aura lieu dans deux semaines. Une partie des étudiants et étudiantes n’en voudraient tout simplement pas, tandis que les autres comptent sur cette occasion pour améliorer leur note. Comment réconcilier ces attentes? En plus, et ce n’est pas rassurant, StudiUM est tombé en panne ces derniers temps. »