Santé et sécurité au travail – Vote sur le salaire minimum à 15 dollars

Par Françoise Miquet

À l’assemblée générale mensuelle du Conseil central du Montréal métropolitain, après un rapport préoccupant sur un problème de santé et sécurité au travail, les membres présents ont voté pour l’appui à la campagne pour un salaire minimum à 15 dollars.

Nous vous présentons ici les deux points principaux à l’ordre du jour de l’assemblée générale du CCMM, qui regroupe les syndicats du Grand Montréal affiliés à la CSN, tous secteurs confondus. Les assemblées générales ont lieu chaque premier mercredi du mois ; tout membre du SCCCUM peut y assister (mais il faut être représentant officiel pour avoir le droit de vote).

SST : « Ma bâtisse me rend malade »… une bâtisse de la Santé publique !

Une porte-parole du Syndicat des technicien(ne)s et professionnel(le)s de la santé et des services sociaux du Québec a rapporté la situation absurde, mais bien réelle, que vivent les 300 travailleurs de la « bâtisse Lafontaine » de la Direction régionale de la Santé : tandis que les moisissures en rendent malades certains, la direction veut y envoyer encore plus d’employés suite aux mesures Barrette !

Le problème avec les moisissures, c’est que tout le monde n’y réagit pas, et que par ailleurs les symptômes sont multiples, allant de la rhinite aux éruptions cutanées en passant par les migraines et la perte de concentration.

À la suite de ce rapport, des membres de l’assemblée sont venus témoigner de situations similaires, notamment une professeure du Cégep Maisonneuve qui, après moult examens d’expertise de son dossier – entrevues psychiatriques comprises –, s’est fait dire que son problème était psychosomatique parce qu’après six mois sans travailler au collège, ses symptômes avaient disparu !

Dans les quatre témoignages, on constatait la même résistance de la part des employeurs, que ce soit dans le secteur public ou privé, à admettre les faits, ainsi qu’une tendance à l’individualisation et à la psychologisation du problème. Un des participants a souligné que la santé et la sécurité au travail doivent être soumises à une vigilance continuelle et que les luttes pour obtenir gain de cause exigent une grande persévérance ; parfois, les travailleurs lésés abandonnent, de guerre lasse.

Vote sur le salaire minimum à 15 dollars

Ce vote chaleureusement applaudi faisait suite à une présentation de Mélanie Gauvin, responsable du Front de défense des non-syndiqués et de la gestion interne à l’organisme Au bas de l’échelle[1]. Statistiques à l’appui, madame Gauvin a montré que contrairement à des idées reçues, une augmentation à 15 dollars du salaire minimum (qui doit passer en mai à 10,75 dollars) – augmentation dont l’ampleur doit être relativisée à l’aune du pouvoir d’achat réel – non seulement ne mettrait pas en danger les petites entreprises, mais aurait des retombées positives sur le commerce de détail, notamment. Elle aurait aussi un effet direct sur les prestations d’assurance chômage. Enfin, n’oublions pas que les femmes constituent plus de 60 % de la population de travailleurs touchant le salaire minimum, et 70 % des employés à temps partiel[2].

Inspirée par le mouvement étasunien Raise the Minimum Wage – des participants ont rappelé l’importance des luttes d’ici –, la campagne du salaire minimum à 15 dollars s’appuie aussi sur des études telle celle de l’Iris sur un salaire viable (2015)[3], qui chiffre en détail les dépenses, et donc les besoins en matière de revenu pour pouvoir élever une famille, mais aussi participer à la vie sociale. Bref, pour mener une vie digne.[4]

La proposition votée s’accompagnait d’un amendement selon lequel le CCMM s’engage à sensibiliser les autres instances de la CSN à l’importance de cette cause.

Manifestation du premier mai

Comme chaque année pour la journée internationale des travailleurs et travailleuses, la CSN organisera sa traditionnelle manifestation du premier mai, cette année en collaboration avec la Coalition Main rouge – Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics[5]. Nous vous en tiendrons informés.

[1] Au bas de l’échelle fait partie des organismes que le SCCCUM appuie financièrement.

[2] Fondations canadienne des femmes, consulté le 7 avril 2016-04-07 http://www.canadianwomen.org/fr/Les-faits-a-propos-des-femmes-et-de-la-pauvrete

[3] Pour télécharger l’étude de l’Iris (organisme également appuyé par le SCCCUM) :

http://iris-recherche.qc.ca/publications/salaire-viable2015

[4] Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire un article de Carole Yerochewski dans une précédente édition de l’Infolettre et à visionner une émission à laquelle elle a participé avec un représentant de l’Iris

[5] Site de la Coalition Main rouge : http://nonauxhausses.org/