Réception du budget 2016-2017 dans le milieu universitaire

Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, a déposé son troisième budget. Bien qu’il ait affirmé que son budget exprime un « passage de la rigueur à la prospérité », force est de reconnaître que les intervenants du milieu universitaire ne l’entendent pas tous de la même façon.

Déception générale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) pensent que c’est là bien peu pour un gouvernement qui se targue de faire de l’éducation une priorité et estiment que, du côté des universités, la hausse de 1,7 % des budgets prévus en 2016-2017 ne répondra pas aux besoins du réseau et contribuera, de ce fait, à l’affaiblir encore plus.

Il en va de même à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNNEQ_CSN), à laquelle le SCCCUM est affilié. « Les mots « cégeps » et « universités » apparaissent à peine dans ce budget. Le seul moment où on met l’accent sur eux, c’est pour parler d’adéquation formation-emploi. Où est donc l’importance de l’apprentissage et de l’épanouissement ? », ajoute Carole Senneville, présidente de la fédération.

Réaction similaire du côté de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU). « Le retour à l’équilibre budgétaire, réalisé notamment sur le dos de la communauté universitaire, aurait pu permettre un réinvestissement pour freiner la dégradation des conditions de travail et d’étude, mais le gouvernement s’entête à priver les universités des moyens de mener à bien leur mission », déplore son président, Jean-Marie Lafortune. Ce dernier affirme, à son tour, que l’augmentation des crédits octroyés aux universités pour 2016-2017 ne permet pas de couvrir les coûts du système, et craint déjà que les dépenses en infrastructures prévues l’an prochain, de l’ordre de 370 millions de dollars, soient insuffisantes pour mettre fin aux transferts par les directions d’établissement de sommes considérables des fonds de fonctionnement vers les fonds d’immobilisations, au détriment de la qualité de l’enseignement et de la recherche.

Même écho du côté de l’Union étudiante du Québec (UEQ) et de l’Association for the voice of education in Québec (AVEQ), qui s’indignent du faible réinvestissement dans le réseau universitaire annoncé au budget 2016-2017, qui ne peut que perpétuer la diminution des services au sein du réseau. « Les compressions des dernières années ont mis à mal le réseau universitaire. Nos salles de cours débordent, nos services sont réduits, et cela affecte la qualité de notre formation ainsi que la réussite académique des étudiantes et étudiants universitaires », déclare Carole Aubry, coordonnatrice générale de l’UEQ.

Seuls enthousiastes

 Dans un communiqué de presse conjoint, l’ensemble des chefs d’établissement universitaire, dont le recteur de l’UdeM, saluent « un budget tourné vers l’excellence en enseignement supérieur. »

Passée la surprise, il faut comprendre que pour eux, «ce budget marque un virage important pour le secteur de l’enseignement supérieur puisqu’il met fin aux compressions et annonce des réinvestissements pour les trois prochaines années. » Notamment dans la recherche, l’aide financière aux études et le plan québécois des infrastructures pour l’enseignement supérieur. Rien n’est arrêté cependant quant aux plans, conditions et montants de ces réinvestissements.