Liberté de négocier restreinte au niveau des municipalités

La Presse Canadienne du 8 février indique que le gouvernement Couillard a confirmé transférer aux municipalités le pouvoir de décréter les conditions de travail de leurs employés, lors des négociations de conventions collectives. Les employés municipaux et leurs syndicats vont donc se retrouver dans la même situation que les employés du secteur public et parapublic vis-à-vis de l’État : ils auront en face d’eux un employeur qui sera à la fois juge et partie. C’est une épée de Damoclès au-dessus de la liberté de négocier inscrite dans la loi et une atteinte au droit d’association (syndicale) ou en tout cas à l’exercice de ce droit. Une épée sans doute plus pesante qu’elle ne l’est pour les salariés du secteur public et parapublic dont le nombre (550 000) amène toujours la médiatisation des négociations, comme on l’a vu l’année écoulée, obligeant le gouvernement à prouver sa bonne foi. Il n’en ira sûrement pas de même pour les négociations dans les villes hors Montréal et Québec.

Il faut souligner à ce titre que la délégation aux municipalités du pouvoir de décréter les conditions de travail de leurs employés leur a été présentée en échange des compressions qui leur sont demandées par le gouvernement Couillard. Pas la peine d’être devin pour savoir sur qui vont retomber les compressions budgétaires imposées aux municipalités.

La Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec et le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représentent la plus grande partie des employés des municipalités, font campagne actuellement contre cette décision.